Bonjour à tous,
Je suis la Tour d’Anniviers et j’ai le plaisir de vous donner de mes nouvelles. Vous me connaissez tous, je ne passe pas inaperçue. Je domine le village de Vissoie. Je suis très fière de mon aspect extérieur, on peut me voir dressée de bien loin à la ronde. Mais c’est le soir, généreusement éclairée, que je me trouve très attrayante, surtout lorsqu’il fait beau et que le ciel étoilé me surplombe. Jusqu’à ce jour, j’étais un peu moins fière de mon aspect intérieur. Le Conseil a décidé de mettre des fonds à disposition pour me restaurer. Il a créé des salles d’exposition aux trois premiers étages et au quatrième, là où je suis la plus belle, surmontée d’une magnifique poutraison, ils ont aménagé une petite salle de spectacle toute équipée d’une capacité de 60 places.
Une association a vu le jour le 7 avril 2011, elle a pris le nom d’ACTA (Association Culturelle de la Tour d’Anniviers), et un comité bien décidé à me faire vivre de nouvelles aventures a été nommé pour vous offrir des expositions et des spectacles, à vous les habitants de la vallée et aux touristes, s’ils sont présents. Ils ont envie de vous apporter des horizons nouveaux, d’ouvrir les portes vers l’extérieur.
Dix ans plus tard, Michel Savioz, président de l’ACTA depuis sa création, laisse place à un comité au nouveau visage, chez qui l’on retrouve cette même envie de faire vivre la Tour d’Anniviers. Pour redorer le blason de l’association et de cette bâtisse centrale dans le village et la vallée, le site internet fait peau neuve et un système de réservation informatisé est adopté. Des aménagements à l’intérieur de la Tour sont également entrepris, de façon à permettre une programmation plus large, plus alléchante : l’ACTA 2.0 est née.
Je suis la Tour d’Anniviers, plus rayonnante que jamais, et je me réjouis de vous accueillir lors d’un prochain spectacle, le temps d’une bonne soirée.
Monument historique suisse depuis 1980
Déjà au 11ème siècle, notre vallée appartenait à l’Evêque de Sion. C’est dans un acte du 23 octobre 1235 qu’apparaît pour la première fois la mention d’un vidôme d’Anniviers qui fut Guillaume d’Anniviers, de 1235 à 1255. À partir de 1311, les vidames épiscopaux prirent le titre de Comte d’Anniviers et par la suite se succédèrent les Seigneurs d’Anniviers, les Châtelains, et Vices-Châtelains et ceci jusqu’en 1798.
Les Seigneurs d’Anniviers avaient leur propre château sur les ruines duquel fut construite en 1868 la Chapelle de Notre-Dame de Compassion (Chapelle du Château) par le Curé Egide Massy. Ce château assurait aussi les communications avec le Château de Beauregard, dit l’Imprenable, surplombant Niouc. Des travaux sont en cours pour restaurer ce site panoramique. C’est à cette période que furent rehaussés les deux étages supplémentaires accessibles de l’extérieur par un escalier et une galerie en bois appliqués contre la façade, de même que les latrines extérieures à la construction étaient incorporées aux galeries. Tour d’Anniviers, Cour Neuve, Tour de l’Evêque, Tour du Château, les appellations sont diverses à travers les récits de l’histoire. Elle faisait partie d’un complexe de maisons de pierre contigües situées dans le bourg fortifié de Vissoie. Le crénelage du dernier niveau contribuait moins à la défense qu’à l’observation de la vallée.
Vers les années 1864–1868, la Tour était encore bien conservée. L’abbé Erasme Zufferey, historien d’Anniviers, se souvint d’avoir vu dans son enfance, les cachots bas et sans fenêtre, et le treuil de la question, à côté. Le toit de la Tour fut endommagé en 1879 déjà par un incendie, soit une année avant que le feu dans la nuit du 20 au 21 septembre 1880 détruisit tout le quartier de la Créhettaz avec la Tour de bois le Ballios. La toiture fut reconstruite en eternit en 1906. Durant le 19ème siècle, elle fut progressivement désaffectée et transformée en grenier, et devint la propriété du bouillant notable Anniviard, le notaire, châtelain et procureur de Vissoie : Jean-Georges Roux et de son épouse Marie-Madeleine Epiney. Après quelques années, il ne resta plus qu’un propriétaire qui la transforma légèrement en ouvrant côté sud une porte de garage et un dépôt utilisé pour la fabrication des échalas.
Les aléas du temps et les secousses sismiques aggravèrent sérieusement la sécurité des façades, si bien que les instances compétentes ordonnèrent la démolition ou la consolidation de l’édifice. C’est à ce moment-là, que la Commune de Vissoie entre en négociation avec Mme Marie Epiney, veuve de Pierre, boulanger. La démolition était très coûteuse et difficile car il fallait protéger les immeubles voisins et plus encore sur le plan historique, la Tour se devait d’être restaurée. Après de laborieuses discussions et des échanges de point de vue, un prix de vente a été accepté par les 2 parties et l’acte signé dans le courant de 1975.
Un comité communal de rénovation fut mis en place avec des représentants de l’Etat et de la Confédération. Après de longues séances de travail pour l’étude des possibilités de réalisation, et la préparation d’un dossier solide pour que la Tour soit classée au rang de monument historique, c’est le 7 mars 1980 que Berne accepte ce classement avec la promesse de subventions y relatives. Après toutes les formalités d’usage, les travaux débutèrent en automne 1982 et l’inauguration eut lieu les 14 et 15 juillet 1984. Des assemblées primaires et différentes expositions eurent lieu durant ces années. Jusqu’au 31 décembre 2008, elle reste la propriété de la Commune et Bourgeoisie de Vissoie.
Dès le 1er janvier 2009, la Tour est propriété de la nouvelle Commune d’Anniviers, quant à la cave, elle reste pour moitié propriété de la Bourgeoisie de Vissoie.